De la pomme au jus (du même nom !) : une belle démonstration

Lundi et mardi 14 et 15 octobre, Gilles et Marie-Thérèse Février accueillaient rue du Touquet à Bouvignies l’association "les Croqueurs de Pommes", représentée par Jean-Michel Dambrine.

Cette dernière est l’un des 63 maillons que constitue au niveau national ladite société (8000 adhérents). Elle part du constat de la disparition progressive des espèces anciennes qui constituaient nos vergers ; disparition d’un patrimoine, de saveurs, d’arbres adaptés aux climats de nos régions avec leurs degrés de résistance respective aux maladies. L’association a donc pour but de préserver les variétés anciennes en relation avec les vergers conservatoires, de greffer, de promouvoir la pomme dite "ancienne", issue de nos traditionnels vergers.

Mais là ne se limitent pas les objectifs des Croqueurs de Pommes ; ils promeuvent également la dégustation du fruit à travers de nombreuses manifestations "Europomme" en Belgique, ou la fête du lait du Quesnoy, pour n’en citer que quelques unes.

Le pressoir

Mais qui dit pomme pense aussi au jus de fruits issu de celle-ci.

Ainsi, l’association locale met-elle à disposition de ses adhérents un pressoir itinérant. C’est donc celui-ci qui œuvrait en début de semaine dans notre commune. Le dispositif comporte 3 appareils différents, correspondant à 3 étapes pour l’élaboration du jus de pommes.

 tout d’abord une broyeuse, où sont déversés les fruits ;
 puis un pressoir où les fruits broyés sont déversés dans des toiles successives refermées, empilées les unes sur les autres et séparées par des disques de nylon tressé, permettant au jus de s’écouler de manière périphérique et ainsi plus rapidement. Des briques de bois sont disposées sur le tout et le pressage commence, libérant vers le bas un jus fort odorant ;
 celui-ci est alors acheminé vers une centrifugeuse afin de le pasteuriser (autour de 70°) et d’en permettre une conservation pouvant aller jusqu’à trois ans. La mise en flacons commence avec des gants pour éviter de se brûler.

Les pommes passent au broyeur

L’association opère une commande en gros des bouteilles revendues à prix coûtant aux adhérents (45 centimes).

Ce procédé est avant tout destiné à une consommation familiale de 120 litres environ ; les productions abondantes (à partir de 500 litres) sont dirigées vers des professionnels.

Dernière étape ; la pasteurisation

100 kg de fruits donnent 50 litres de jus, la saveur obtenue dépend bien sur de la variété de la pomme, de son mûrissement et de son degré d’acidité.

Après chaque presse, sont ensuite extraites du pressoir les différentes galettes de pulpe, déversées dans une brouette. Elles peuvent être destinées à du bétail, à des volailles ou finir en compost.

Galettes de pulpe

Cette belle initiative est soutenue et subventionnée par le Conseil Régional, elle travaille en partenariat avec le Centre Régional Génétique (CRG) de Villeneuve d’Ascq et réalise des vergers de sauvegarde.

L’adhésion annuelle à cette association est de 28€, et comprend l’abonnement à des revues consacrées à la pomme, des cours de greffe et taille, des activités et la lettre d’informations régionales "Fruits du Nord".

Une vraie passion que nous avons partagée avec Jean-Michel, que nous avons aussi savourée avec une dégustation in situ du fameux jus, un grand merci à Gilles et Marie-Thérèse de nous avoir accueillis, à Philippe, venu d’Ecaillon pour presser ses fruits.

Un coup de chapeau à tous ces bénévoles qui font revivre nos vergers d’antan, en assure la sauvegarde, généreux dans leur partage de savoir-faire incontestable, préservant un patrimoine biogénétique, culturel et technique d’une grande valeur !

Pour plus d’infos : Jean-Michel Dambrine - 03.27.98.23.46